Énergies renouvelables : ces métiers recrutent
Vents porteurs pour l'emploi dans les énergies renouvelables ! En pleine croissance, le secteur recrute et voit même apparaître de nouveaux métiers. Voici les postes les plus recherchés.
Une croissance des emplois de près de 10 % en un an
Le secteur des énergies renouvelables est en plein boum. Il s'affirme, avec l'agriculture biologique notamment, comme l'un des moteurs de la progression des emplois verts en France. Selon une récente étude du Commissariat général au développement durable, « l'emploi dans les activités produisant des énergies renouvelables a augmenté de près de 10 % » en 2017, avec « près de 5000 emplois supplémentaires ». Le secteur regroupe aujourd'hui plus de 55 000 équivalents temps plein.
Une progression qui s'appuie notamment sur une croissance des investissements dans l'énergie photovoltaïque et dans la fabrication des roues et turbines hydrauliques, souligne l'étude. Le secteur bénéficie aussi d'une augmentation des installations de pompes à chaleur. La production de ces différents équipements est pourvoyeuse d'emplois, au même titre que leur installation et leur maintenance.
« Il y a aujourd'hui une dynamique dans le secteur », confirme Jens Bicking, directeur du cabinet de recrutement spécialisé en environnement et énergies renouvelables Elatos. Une dynamique qui s'explique également, à ses yeux, par le mouvement de « décentralisation de la production d'énergie » qui vise à « rapprocher lieux de production et de consommation ».
Accompagner la création de nouveaux sites de production énergétique
Tous les acteurs du secteur ont un pourcentage en tête : 32 %. C'est la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute que la France devra atteindre en 2030 (contre 16,3 % en 2017). Un objectif ambitieux, inscrit dans la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte. « Cela implique une croissance significative du secteur dans les années à venir et, ce faisant, une augmentation du nombre de sites de production », relève Jens Bicking.
Pour accompagner ce développement, des profils sont de plus en plus recherchés sur le marché de l'emploi. C'est le cas par exemple des chefs de projets, à même de porter le développement de nouveaux sites de production d'énergie renouvelable. Autre métier en tension : chargé d'affaires foncier, tout particulièrement dans le secteur du photovoltaïque. Celui-ci joue un rôle clé dans le développement de projets : c'est lui qui va identifier et « sécuriser » (en obtenant notamment l'accord du propriétaire) les zones où pourraient s'implanter de nouvelles unités. Un niveau bac +5 (master, école d'ingénieur et de commerce) est souvent exigé pour un tel poste.
Autre profil de plus en plus recherché : les chargés de mission concertation. Ils jouent un rôle indispensable dans la mise en place du projet, en créant du lien entre les différents acteurs locaux (collectivités, riverains, associations...). Enfin, « les chargés d'études environnement sont également très demandés, note Jens Bicking. Souvent présents dans des bureaux d'études, ils ont en charge la bonne intégration des projets (parcs éoliens...) dans l'environnement local. Ils vont donc piloter des études d'impact, sur la faune, la flore, le paysage... » et émettre des recommandations pour préserver l'écosystème. Différentes formations permettent d'accéder à de tels postes (écoles d'ingénieurs avec spécialisation environnement mais aussi de nombreux master 2 en environnement, en science de la vie, urbanisme, géographie...).
Des chaudronniers aux techniciens de maintenance, l'éolien recrute
Là aussi, des besoins importants apparaissent dans les secteurs de la construction et de l'exploitation des infrastructures. « Chaque parc éolien ouvert favorise l'emploi local », appuie Jens Bicking. Des profils très divers sont recherchés pour la construction : conducteurs de travaux, chefs de chantier... Les entreprises recrutent également des chaudronniers (un métier en grande tension) ou des soudeurs, des secteurs accessibles à différents niveau d'études (CAP, bac professionnel, BTS, licence professionnel, ou même diplôme d'ingénieur de l'école Polytech de l'université de Montpellier spécialité mécanique structures industrielles).
L'exploitation et l'entretien des parcs en service offrent également un appel d'air sur le front de l'emploi. Les entreprises recherchent notamment des chargés d'exploitation. D'autres profils sont fortement prisés, tels les techniciens de maintenance de parc éolien. La demande est telle que des formations se sont développées ces dernières années. Des BTS ont été lancés et un centre de formation spécialisé dans l'éolien a vu le jour à Amiens.
Favoriser la commercialisation de l'énergie produite
La libéralisation du marché de l'énergie a permis à de nouveaux fournisseurs de développer leur activité. Lesquels doivent aujourd'hui répondre à une demande croissante des consommateurs (et notamment des entreprises) : bénéficier d'une énergie locale et renouvelable. Pour y répondre, de nouvelles compétences sont recherchées, à commencer par celles des gestionnaires de portefeuilles énergie, capables d'identifier sur un territoire des producteurs dont l'énergie pourra être commercialisée. Autre métier en pleine progression : l'agrégateur d'énergie. Il propose ses services aux producteurs d'énergie renouvelable et joue, pour eux, le rôle d'intermédiaire avec le marché, à la manière de trader, afin de valoriser au mieux leur production. Des profils de niveau bac +5 (études de commerce et de gestion mais aussi écoles d'ingénieur) sont privilégiés pour ces postes.
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